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2000 Haïtiens en transit à Montréal à la suite du séisme survenu il y a 5 ans

Cinq ans après le séisme qui ravagé une partie de la Perle des Antilles, quelque 2000 Haïtiens qui sont arrivés en catastrophe à Montréal, tentent toujours de refaire leur vie.

«Ils sont arrivés après le séisme sans papier, a rapporté à Métro la directrice de la Maison d’Haïti, Marjorie Villefranche. Ils sont arrivés parce qu’ils ont été rapatriés dans les avions canadiens ou ils sont arrivés par leurs propres moyens en passant par la République dominicaine.»

Depuis leur arrivée, ils renouvellent régulièrement leurs permis temporaires pour séjourner au Canada et y travailler, en sachant très bien que cette valse bureaucratique prendra un jour fin.

Au mois de décembre, Ottawa a décidé que c’en était fait. Il a levé le moratoire qui empêchait de renvoyer ces Haïtiens dans leur pays puisque que «les conditions de vie générales, la stabilité politique et le niveau de sécurité se sont améliorées», a indiqué le ministère fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration. Celui-ci a par ailleurs souligné que des pays comme la France, le Brésil, le Pérou et l’Équateur ont commencé à expulser les Haïtiens vers leur pays d’origine.

Marjorie Villefrance est loin d’être du même avis que le gouvernement fédéral. «Je ne vois pas comment, dans un pays comme Haïti, on peut dire que c’est sécuritaire d’y retourner, s’y intégrer, et faire sa vie, s’est-elle désespérée. La situation est difficile pour les gens là-bas. Imaginez si on ajoute d’autres gens.»

Nétude, 24 ans, fait partie des Haïtiens ayant un statut incertain qui sont arrivés au Québec à la suite du tremblement de terre, en laissant derrière eux plusieurs membres de leur famille. Même si elle est fatiguée par la bureaucratie canadienne, elle veut à tout prix demeurer au Québec.

«Il n’y a pas de vie en Haïti, a-t-elle lancé. Il n’y a pas d’argent là-bas. Il n’y a pas de travail. Il n’y a pas de logement. Il n’y a rien pour vivre. Je veux rester ici.»

Les Haïtiens ont maintenant jusqu’au mois de juin pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente pour considération humanitaire dans l’espoir de refaire enfin leur vie au Québec. Ils peuvent aussi demander un certificat de sélection au gouvernement du Québec pour faciliter leurs démarches,

À la Maison d’Haïti, le va-et-vient est constant. Les Haïtiens arrivés après le séisme veulent au plus vite remplir les papiers nécessaires pour devenir des résidents permanents. «Nous leur donnons des rendez-vous, a dit Mme Villefranche. Après la commémoration [du tremblement de terre], nous allons commencer à les recevoir pour remplir les papiers.»

En plus des Haïtiens qui sont arrivés à la suite du tremblement de terre, il y en a environ 1500 autres qui étaient au Québec avant la catastrophe naturelle. Eux-aussi voudront faire des démarches pour demeurer dans la Belle Province, d’après Marjorie Villefranche.

Devant l’afflux de demandes de résidence permanente, la directrice de la Maison d’Haïti entretient un mince doute sur les intentions réelles d’Ottawa. Après tout, il a refusé à une majorité d’Haïtiens le statut de résident permanent à la suite du séisme. «Si les papiers ne sont pas régularisés et que le gouvernement commence à renvoyer des gens, il y aura une levée de bouclier», a-t-elle prédit.

Le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration a assuré qu’il n’y a pas de quotas qui ont été imposés sur les demandes de résidence permanente. «Chaque demande soumise pour des considérations humanitaires par des Haïtiens sera évaluée au cas par cas», a-t-il fait savoir à Métro.

Accepté ou refusé?
Le ministère fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration évaluera selon certains critères les demandes de résidence permanente que présenteront les Haïtiens.

  • la façon dont la personne est établie au Canada
  • ses liens familiaux au Canada
  • l’intérêt supérieur de tout enfant
  • les conséquences du refus de la demande

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