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OuagaLab, la communauté d’innovateurs burkinabè

L’idée de ce collectif de jeunes passionnés d’informatique: réduire la fracture numérique au Burkina Faso.

Par  (Ouagadougou (Burkina Faso))

Publié le 06 janvier 2015 à 14h48, modifié le 19 août 2019 à 13h53

Temps de Lecture 2 min.

 

Montage des hélices pour une éolienne par les jeunes de OuagaLab.

Dans un atelier improvisé au milieu d’une cour en chantier, cinq jeunes Burkinabè, munis de pièces informatiques de récupération s’activent autour d’un bidon rapiécé, avec l’air absorbé qu’ont ces inventeurs s’apprêtant à réaliser une expérience. Leur objectif est de fabriquer ce qu’ils appellent un « ordinateur Jerry ». Il s’agit de reconditionner des déchets électroniques dans un jerrican, afin de constituer une unité centrale.

Ces jeunes gens, inégalement calés en informatique mais passionnés par la vulgarisation de cet outil qu’ils se sont eux-mêmes approprié, forment la communauté du OuagaLab, premier fab lab à avoir été créé en Afrique de l’Ouest, en 2011. Importé au Pays des hommes intègres par un informaticien burkinabè de 30 ans, Gildas Guiella, le concept américain du « laboratoire de fabrication » numérique a depuis fait des émules dans d’autres pays de la sous-région.

Dans ce lieu où diverses compétences se réunissent, on ne s’arrête pas de créer, d’imaginer, d’inventer. Avec une inclination revendiquée pour les matériaux de récupération, marque de fabrique écologique dont le collectif s’est fait la spécialité. L’une des dernières créations du OuagaLab présentée au Carrefour des possibles d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, en 2013, est une éolienne d’une capacité d’un kilowatt/heure essentiellement constituée de pièces mécaniques glanées sur une moto et un camion.

Réduire la fracture numérique

L’idée du OuagaLab germe dans l’esprit de Gildas Guiella lors du Forum InnovAfrica, une rencontre d’innovateurs venus du monde entier, tenue dans la capitale burkinabè, en décembre 2011. Au cours du « bootcamp » (session de travail intensif en vue de réaliser un prototype), organisé pendant l’évènement, les participants conçoivent une fraiseuse à commande numérique. C’est le premier déclic : « À ce moment-là, les notions de fab lab et de co-working m’étaient totalement étrangères, je n’avais pas cette vision, j’ai découvert une autre manière de travailler », explique Gildas Guiella.

Désigné pour organiser le premier « barcamp » de Ouagadougou, non-conférence où les intervenants débattent sur diverses thématiques, Gildas est définitivement séduit par l’esprit de collaboration entre personnes qui ne se connaissent pas.

Les membres du collectif OugaLab assemblent une unité centrale d'ordinateur.

L’accès à l’outil informatique et la réduction de la fracture numérique sont au cœur de la philosophie des fab lab. Ainsi est né au sein du collectif OuagaLab le «Jerryschool Faso», destiné aux novices en informatique. Ce sont des ateliers didactiques où est décrit le fonctionnement de toutes les composantes d’un appareil avant de procéder aux différentes étapes de l’assemblage.

« Cela permet aux jeunes qui n’ont pas accès à l’ordinateur de le démystifier », souligne encore le promoteur Gildas Guiella. Dans le même ordre d’idée, Ouagalab a lancé le projet « Open Street Map », une plateforme de cartographie participative.

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C’est le même esprit collaboratif qui anime les travaux de construction des bâtiments qui abriteront le OuagaLab. Les bénévoles ont reçu un coup de pouce de 7000 euros au moyen d’un crowdfunding via la plateforme de financement KissKissBankBank. Une partie de ce financement leur permettra d’avancer sur d’autres projets, comme la mise en place d’une monnaie numérique ou encore la reproduction d’une imprimante 3D, à partir du matériel de récupération.

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