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Réception d’un Free-maçon

Réception d’un Fre-maçon

Je viens devant vous 

A deux genoux, je viens Grand Maître,

Dans l'intention

Qu'on me reçoive free-maçon.

— Avez-vous la vocation,


Répondez-moi, Frère?

Je serais charmé

Si j'étais reconnu pour frère,

Je serais charmé

Si vous voulez m'associer.

—Que d'entre vous un de nos chers frères

Instruise ce frère.

Bandez-lui les yeux

Avant qu'il ne voie la lumière,

Bandez-lui les yeux :

Qu'on le renferme une heure ou deux.

Faites toutes vos réflexions,

Ne craignez rien, frère.

L'épée à la main,

Faites sentinelle à la porte,

L'épée à la main,

Faites office de gardien.

Qu'on le fasse sortir de prison,

Allons, venez, frère !

Le frère sorti,

Tout chancelant marche à tâtons :

Le frère sorti,

Le Très Vénérable lui dit :

— Apprêtez-vous à de  grands mystères,


Regardez bien, frère.

Voulez-vous quitter

Les ténèbres pour la lumière?

Voulez-vous quitter

Le profane pour le sacré?

Par ordre,  le bandeau est ôté

A ce pauvre frère.

Il est tout saisi

Voyant une grande lumière,

Il est tout saisi

Quand la poudre fait un grand bruit.

De toutes parts des épées tirées

Effraient le frère.

Il n'est rassuré

Que quand la poudre est consommée,

Il n'est rassuré

Que quand le grand bruit a cessé.

Lors, découvrant selon la manière

Le genou du frère :

— Dessus le carreau,

Mettez-vous à genou mon frère,


Et dans un instant

Vous prononcerez le serment. 

Auparavant, voyons la mamelle, 

Chose nécessaire!

C'est un secret sûr

Pour savoir s'il n'est point femelle,

Et par ce moyen,

Son sexe nous sera certain.

Que la jambe droite soit en l'air,

Étendez-vous, frère!

Faites apporter

Le livre de tous nos mystères!

Vous, frère, jurez

De ne jamais rien révéler.

Il est encor quelque chose à faire

Qu'on apprend au frère.

Dessus le plancher,

On a fait graver une équerre;

Aux extrémités,

On a placé trois chandeliers.

—D'un côté vous voyez un grand B,

De l'autre un grand X,

Ce sont les degrés

De l'ancien temple de Judée,

Ce sont les degrés

Qu'on a placés pour y monter,

Vous allez savoir dans un instant

Le secret des frères.

Quand vous les verrez,

Saluez-les toujours en frère,

Quand vous les verrez,

A ça vous les reconnaîtrez.

Il est encor de plus grands mystères,

Qu'on apprend au frère.

Pour y parvenir,

Allez trouver le secrétaire,

Mettez dans sa main

Deux louis, vous le saurez soudain.

Numéro
$6035


Année
1744




Références

F.Fr.12675, p.471-75 - Barbier-Vernillat, III, 135-137