Le bureau international du travail (BIT) s'est inquiété mercredi 15 décembre d'une stagnation persistante des salaires dans le monde. Ce facteur est "un élément déclencheur de la crise, [et il] continue d'affaiblir la reprise dans de nombreuses économies", prévient le directeur général du BIT, Juan Somavia, cité dans un communiqué présentant le deuxième rapport de l'organisation sur les salaires.
De fait, souligne le rapport, la croissance des salaires réels dans le monde s'est réduite de moitié en 2008 par rapport à l'année précédente. Se fondant sur des statistiques portant sur 115 pays, le BIT a calculé que la croissance des salaires réels moyens était passée d'un taux de "2,8 % avant la crise en 2007 à 1,5 % en 2008 et 1,6 % en 2009". Cette évolution s'explique par une "inflation inhabituellement élevée" en 2008, principalement due au pic du prix du pétrole, suivie par de "forts ralentissements de l'inflation qui ont permis d'éviter la chute des salaires en 2009".
En excluant la Chine (dont les statistiques sont incomplètes), la croissance des salaires réels a encore plus fortement ralenti, allant de 2,2 % en 2007 à 0,8 % en 2008 et 0,7 % en 2009, poursuit le rapport. Le BIT admet toutefois que la situation diffère fortement selon les régions : dans les pays riches, les salaires réels ont augmenté d'environ 0,8 % en 2007, puis baissé de 0,5 % en 2008, avant de croître légèrement, de 0,6 %, en 2009. En Asie, par contre, la crise n'a presque pas eu d'impact sur l'évolution des salaires, les rémunérations ayant augmenté de 7,2 % en 2007, de 7,1% en 2008 et de 8 % en 2009.
Mais tous ces éléments confirment une nouvelle fois que "la crise de l'emploi s'éternise", selon le rapport de mercredi.
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