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Avec un chiffre record de 70 000 détenus, la France est l’un des mauvais élèves de l’Europe

Au 1er avril 2018, la Direction de l’administration pénitentiaire compte 70 367 personnes incarcérées, dont près de 21 000 en attente de jugement.

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Publié le 20 septembre 2016 à 18h34, modifié le 20 avril 2018 à 14h25

Temps de Lecture 2 min.

A la prison des Baumettes, à Marseille, en novembre 2017.

Alors que la réforme de la justice, présentée vendredi 20 avril en conseil des ministres comporte plusieurs mesures pour délester les prisons, un nouveau record a été atteint au 1er avril avec 70 367 personnes incarcérées, dont près de 21 000 en attente de jugement. La France fait partie des pays d’Europe où la surpopulation carcérale est la plus élevée.

Un taux d’occupation de 118 %

Au 1er avril 2018, le nombre de prévenus, qui sont incarcérés en attente de leur jugement, a atteint son plus haut niveau depuis 2005.

La population carcérale en hausse depuis 2009

Ensemble des personnes écrouées, prévenues et condamnées.

La densité carcérale s’établit à 118 %, c’est-à-dire que l’on doit héberger 118 personnes pour 100 places de prison théoriques. Conséquence : 1 628 détenus doivent dormir sur des matelas posés à même le sol.

En Europe, la France ne fait pas figure de bon élève. Ses prisons sont plus remplies que celles de bon nombre de ses voisins.

Surpopulation carcérale en Europe : la France parmi les mauvais élèves
Taux d'occupation des prisons en 2015 (le nombre de personnes incarcérées et la capacité d'accueil apparaissent au survol).
Source : Eurostat

Priorité à l’encellulement individuel

Selon un rapport du ministère de la justice, au 1er août 2016, seulement 39 % des détenus dormaient en cellule individuelle. L’objectif fixé était de 80 % en 2023.

Les efforts doit être porté sur les maisons d’arrêt, qui accueillent l’essentiel des détenus de France (dont les délinquants et les prévenus en attente de leur procès). Dans ces établissements pénitentiaires, bondés (140 % de taux d’occupation), moins d’un détenu sur cinq a droit à sa propre cellule.

Dans les maisons d'arrêt, moins d'un détenu sur cinq bénéficie d'une cellule individuelle

Taux d'encellulement individuel selon le type de prison au 1er août 2016, selon le rapport Urvoas

Le principe de l’encellulement individuel est inscrit dans le code pénal depuis 1875, mais son application n’a eu de cesse d’être repoussée, faute pour l’Etat de se donner les moyens des ambitions légales fixées par les parlementaires. L’entrée en vigueur de cette obligation est actuellement fixée au 31 décembre 2019.

La solution réside-t-elle dans la création de nouvelles places de prison ? Depuis 1990, la capacité du parc pénitentiaire français a augmenté de 60 %, soit 22 000 places supplémentaires en vingt-six ans. Mais ces investissements n’ont jamais réussi à endiguer le problème de la surpopulation carcérale.

La surpopulation carcérale ne s'est pas résorbée depuis quinze ans

Le nombre de détenus dépasse la capacité d'accueil des prisons.

Des alternatives à la prison encore peu utilisées

Face à ce constat, plusieurs alternatives à la détention en prison ont vu le jour. Le placement sous surveillance électronique, introduit en 1997, permet de mettre sous écrou un individu sans le détenir au sein d’un établissement pénitentiaire. Il s’agit d’un aménagement de peine qui peut être décidé par le juge d’application des peines.

En 2014, une autre peine en « milieu ouvert » a vu le jour : la contrainte pénale. Promulguée par Christiane Taubira, alors ministre de la justice, elle permet de poser des interdictions et des obligations à un condamné pendant une durée de six mois à cinq ans, si le délit commis est puni d’une peine maximale d’emprisonnement de cinq ans, assorti d’un suivi régulier et d’un contrôle annuel des obligations. Mais cette peine, qui vise notamment à responsabiliser le condamné et à limiter les probabilités de récidives, est encore peu utilisée.

Mise à jour le 20 avril 2018 : certaines données citées dans cet article ont été actualisées.

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